Julien Gracq, le "vendéen"


En 1971, le discret professeur d'histoire-géographie Louis Poirier, alias Julien Gracq, achète un appartement sur la corniche de Sion-sur-l'Océan (commune de Saint-Hilaire-de-Riez). L'appartement existe toujours et le nom de l'écrivain décédé en 2007 a été conservé sur la porte.


A partir de cette date, Julien Gracq vient très régulièrement dans son appartement, son "balcon sur l'océan", et l'on retrouve ses impressions vendéennes dans deux de ses livres, Lettrines II et Les carnets du grand chemin.

vues depuis la corniche

Extraits : 

« Sion : onze heures du matin, ciel aux trois quarts dégagé, mer très calme. Une frise de cumulus blancs, peu élevée au-dessus de l’horizon de mer, reçoit les rayons de soleil de face, et allonge sur l’eau sans rides, au pied de chaque masse cotonneuse, un reflet de lumière blanche presque aussi marqué qu’un reflet de lune. Je n’avais jamais distingué cet effet de lumière (…) ».

 « Brume d’orage à Sion et calme plat. Quand l’après-midi décline, le disque du soleil rouge-feu, offusqué, privé de tout rayonnement, se suspend – on le dirait à quelques encablures à peine – contre la muraille d’un gris onctueux et gras. Aucune ligne d’horizon n’est en vue nulle part (...). Le sentiment de la distance et de la profondeur s’abolit : les courtines floconneuses s’entrouvrent pour une heure sur les fugaces et inquiétantes intimités de la mer ».

Aujourd'hui, à deux pas de là, un petit square situé en face de l'hôtel Frédéric de style années 30 porte son nom.

Photos © Ch + AM  novembre 2017 , reproduction interdite sans autorisation